Mermiroirdinfini

mer

Lundi 14 juin 2010 à 0:23

Dans la simplicité de l'instant, à l'écoute de l'Ellens Gesang III, je songe au tourbillon que vous avez semé dans ma vie ce soir guidée par une plénitude inattendue. Pourquoi me retiendrais-je d'inscrire les notions fuyantes qui parsèment mon esprit? Afin, peut-être, de vous écrire des lignes trop intelligibles pour être réellement inspirées. Je me délivre alors des carcans universitaires pour accéder à l'interdit de la pensée, à ce qui m'est refusé et aux écueils qui me font renoncer à exprimer mon sentiment trop prégnant. Ce monstre intérieur à qui vous donnez forme n'a qu'a se laisser guider par l'impulsion somatique, instinct précaire de la pensée qui prend essence dans un ventre bourdonnant. Vibrant à votre image, aux montées que la mémoire ressaisit et chamboule pour s'en accaparer sans n'en rien manquer. Aux descentes qui signent la perte dans une fuite redoutée. Je suis cette inconnue qui attend immobile et chancelante à la fois vos horaires et habitudes. Des heures durant, je m'élève à vos humeurs et provocations, m'adapte à vos absences pour jouir de vos retours. Éclaircies automatiques que je n'explique plus. C'est pour ces moments de glissement que ma patience s'active quotidiennement, dans l'idée de ces passages qui me rassurent. S'ils ne sont qu'abstractions vaines, mon trésor reste la certitude d'avoir trouvée l'unique Muse au pouvoir délicieux de l'exultation. Loin des illusions concrètes dans lesquels se noient ces autres desquels je vous figure éloignée. Je dresse le soir venu ces récits hermétiques afin de cloisonner ce que vous m'inspirez, ce qui n'est que mien, que votre, que notre dans une réunion mélodieuse. Appelez-moi folle, j'aime. J'apprends la valeur de ce qu'il ne faut pas perdre; au crépuscule de mes mots se forment vos signaux et dans ce pallier souvent semé de doutes, je trouve ma force.

Lundi 14 juin 2010 à 0:20

Je te regarde aux détours de mes accords. Disharmonie. Je n'ai à présent plus rien à te dire, aucun mot ne saurait définir tes allures, nul phonème ne saurait accompagner tes démarches saccadées. Alors je me tais face à toi, reste distante tout autour de toi. Je déchire mes pensées en sanglots et refoule mon souffle saccadé, pour te donner l'impression d'un abîme de hauteur, d'un sublime dépassement qui masque à peine la crevasse dans laquelle je me vois tomber avec lourdeur. Tu gravites dans l'espace de mon avenir et j'étouffe, j'étouffe jusqu'à n'entendre plus qu'un bourdonnement animal. Tu ne me portes plus et je chute seule là où tu aurais pu m'élever si l'abord du gouffre ne t'avait pas tant effrayé. T'ignorer, parader avec la fierté pathétique de la jeunesse déjà trop emprunte de ta voix...voilà l'ivresse qu'il me reste dans cette vaine cacophonie qui ne résonne plus guère. Puisque tu ne m'entends plus, le silence se fait l'unique issue. Je contrôle ces restes de moi, ces entrailles entaillées par tes regards, le reflet de ma peau vieilli par ton aigreur afin de ne pas te contenter. Et ces restes de toi, trop anciens, trop lus qui ne demandent pourtant qu'à exulter je ne les verrai bientôt plus, laissant mes mots à d'autres, résistant au tourbillon de tes appels instables. Être sublimé aux accents de névrose, j'aurais tellement su t'offrir. Regrette les affres de ta force, les failles de ton contrôle puisqu'à présent lorsque tu tomberas, n'imagine plus mon regard s'adoucir et mon visage dur te défendre. La porte est close, le vent l'enchaîne, mes forces naturelles accompagnent désormais mon départ, celui auquel tu ne goûteras pas, dans une amertume momentanée dont tu ne pourras te délecter. Il est vain de te convaincre, il est inutile de t'accompagner dans tes routes de solitude. Ma bouche n'atteindra pas ta peau fripée, mes gestes ne t'appartiendront jamais, mes réponses ne solliciteront plus tes jeux vains. Monstre de décadence que l'inconnu a fait douter, avec toi est parti le désir d'éclaircir le mystère que tu construis avec tant de soin. Ta carapace singulière n'est en fait que peu de choses, ton silence que seule mon oreille pouvait percevoir, ta beauté masquée que seul mon œil pouvait révéler s'éloignent doucement de mes sens. Mon amour, mon profond amour, j'en ai soupé de toi. Mon adulte, tu me l'as fait devenir en devenant le contre-exemple même d'une passion saine. J'ai appris de toi en recevant ce qui m'appartenait déjà. Tu m'as rendu la liberté même si par toi je chute encore. Je t'aime, Ténèbres.

Lundi 14 juin 2010 à 0:17

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Lundi 14 juin 2010 à 0:16

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Lundi 14 juin 2010 à 0:15

N'as-tu pas compris qu'aujourd'hui n'était qu'un prétexte pour puiser à tes mots l'essence qui compose ces lignes? J'ai escaladé ces hauteurs pour te rejoindre et attester de mes sentiments, ressentir ta dureté et m'en nourrir. N'être en fait qu'absence quand l'enchantement s'engage, lorsque mes mots se mêlent au tiens par la proximité que je suis venue te réclamer. Une attention de toi saccadée de cynisme. Si j'avais effleuré ta main...si j'avais su délivrer l'incorrect qui me hante et ce vice qui t'aurait fait rire jusqu'à la folie tu ne m'en aurais assuré que de plus belles lignes. Mais Muse je me suffis à boire l'ivresse de tes mots, cette substance d'un délice douteux. T'écrire s'annonce simple mais les mots, dans un renversement écœurant, ne s'en forment qu'en tourbillons à chaque rencontre. Je n'ai qu'à t'observer dans ta légèreté assurée, épier la finesse de tes traits au sein desquels courber mon corps, rapetisser jusqu'à être toi. Contiens-moi et élève-moi. Répond à mes échos pour ne pas que je sombre dans d'autres corps, retiens-moi puisque je t'appartient; définitivement, ne me gâche pas.

 

Ne cède pas à ces autres corps et contiens-moi;

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