Dans la simplicité de l'instant, à l'écoute de l'Ellens Gesang III, je songe au tourbillon que vous avez semé dans ma vie ce soir guidée par une plénitude inattendue. Pourquoi me retiendrais-je d'inscrire les notions fuyantes qui parsèment mon esprit? Afin, peut-être, de vous écrire des lignes trop intelligibles pour être réellement inspirées. Je me délivre alors des carcans universitaires pour accéder à l'interdit de la pensée, à ce qui m'est refusé et aux écueils qui me font renoncer à exprimer mon sentiment trop prégnant. Ce monstre intérieur à qui vous donnez forme n'a qu'a se laisser guider par l'impulsion somatique, instinct précaire de la pensée qui prend essence dans un ventre bourdonnant. Vibrant à votre image, aux montées que la mémoire ressaisit et chamboule pour s'en accaparer sans n'en rien manquer. Aux descentes qui signent la perte dans une fuite redoutée. Je suis cette inconnue qui attend immobile et chancelante à la fois vos horaires et habitudes. Des heures durant, je m'élève à vos humeurs et provocations, m'adapte à vos absences pour jouir de vos retours. Éclaircies automatiques que je n'explique plus. C'est pour ces moments de glissement que ma patience s'active quotidiennement, dans l'idée de ces passages qui me rassurent. S'ils ne sont qu'abstractions vaines, mon trésor reste la certitude d'avoir trouvée l'unique Muse au pouvoir délicieux de l'exultation. Loin des illusions concrètes dans lesquels se noient ces autres desquels je vous figure éloignée. Je dresse le soir venu ces récits hermétiques afin de cloisonner ce que vous m'inspirez, ce qui n'est que mien, que votre, que notre dans une réunion mélodieuse. Appelez-moi folle, j'aime. J'apprends la valeur de ce qu'il ne faut pas perdre; au crépuscule de mes mots se forment vos signaux et dans ce pallier souvent semé de doutes, je trouve ma force.
Mermiroirdinfini
mer
Lundi 14 juin 2010 à 0:20
Lundi 14 juin 2010 à 0:15
N'as-tu pas compris qu'aujourd'hui n'était qu'un prétexte pour puiser à tes mots l'essence qui compose ces lignes? J'ai escaladé ces hauteurs pour te rejoindre et attester de mes sentiments, ressentir ta dureté et m'en nourrir. N'être en fait qu'absence quand l'enchantement s'engage, lorsque mes mots se mêlent au tiens par la proximité que je suis venue te réclamer. Une attention de toi saccadée de cynisme. Si j'avais effleuré ta main...si j'avais su délivrer l'incorrect qui me hante et ce vice qui t'aurait fait rire jusqu'à la folie tu ne m'en aurais assuré que de plus belles lignes. Mais Muse je me suffis à boire l'ivresse de tes mots, cette substance d'un délice douteux. T'écrire s'annonce simple mais les mots, dans un renversement écœurant, ne s'en forment qu'en tourbillons à chaque rencontre. Je n'ai qu'à t'observer dans ta légèreté assurée, épier la finesse de tes traits au sein desquels courber mon corps, rapetisser jusqu'à être toi. Contiens-moi et élève-moi. Répond à mes échos pour ne pas que je sombre dans d'autres corps, retiens-moi puisque je t'appartient; définitivement, ne me gâche pas.
Ne cède pas à ces autres corps et contiens-moi;