Mermiroirdinfini

mer

Mercredi 24 février 2010 à 13:17

Pathétique? Qu'y trouvez-vous donc à redire? Elle est ce que ma foi n'égalera jamais. L'être d'insolence qui berce mes humeurs au rythme d'un trio de Schubert piano/cordes.

S'insurger d'une peine que les livres et autres ouvrages littéraires n'apaisent pas. J'ai lu, pris conscience, écrit, rôdé ma pensé autour de celle des autres avec qui je ne communique qu'à travers des lignes et autres signes typographiques. Mais que voulez-vous, que souhaitez-vous enfin ! Son ouvrage seul est la corde pleine et tendue qui argue ma voile et m'envoie naviguer sur un espace effrayant et envoûtant à la fois.

Lire sa pensée, sa syntaxe, son vocabulaire et la visualiser de manière floue, voilà l'avenir. Elle ne me parle qu'indirectement, au travers des lignes que je n'ose regarder; en contrepartie, comme un accord tacite dont elle ignore la matière, je la désire ardemment. Voilà sa victoire, ici ses mots sont mon animalité dans un flot d'avidité que je ne sais contrôler. Lui appartenir, lui confier ces paroles que je ne saurais lui exprimer autrement que par ma pensée folle et illusoirement libre. Tentons un opprobre, qu'en ai-je affaire si son regard si particulier se pose sur moi lors de cette folle tempête qui me condamne. Car je franchis les innombrables limites qui me séparent de cette entité strictement humaine. Je la façonne et la mythifie pour que sa parole me sois transmise au plus près de ce qu'elle a été conçue.

Son image intempestive n'est que le reflet de mon ego abîmé. Puisqu'un jour elle a pris un intérêt à cet être en proie à tous les délires, je l'enferme et l'inclus à ma chair et mes composantes corporelles. Mais tout cela ne serait que gâchis bien vite terminé dans un éclat de rire commun. Je n'ai besoin que de ses seules paroles, de son art et de sa substance intellectuelle.

Apprendre au plus vite auprès de cette femme pour qui mes mots s'essoufflent vite tant ils sont rattrapés par les folles images fantasmatiques forgées autour d'elle.

Que peut-elle en penser sinon ce qu'elle en veut? L'inaccessibilité de son intimité ne me permet pas de spéculer sur l'hypothétique sentiment qu'elle se fait de moi. Mais son ignorance me fait exister aussi bien que chacun de ses regards, de ses sourires, de ses bonjours qui me font grandir dans ce monde que je ne maîtrise plus. Alors je pose mes mots sur les touches navigantes de cette pensée grandissante qui lui est destinée. Et l'attente de l'approche enfin devenue possible ne semble plus s'inscrire dans une temporalité concrète puisqu' « un jour » pose une limite rassurante à ma folie douce.

Parfois le manque. L'angoissant vide que son entité laisse. Un parfum?...Le son lointain d'une voix sérieusement marquée de son empreinte que j'envie alors encore, le cœur gonflé par la redondance de son absence, les larmes arrivant. Puis l'éternelle insatisfaction créatrice du désir.

Alors sur son corps j'inscris mes tempêtes, ces peurs de naufrage qui me happent.

 

Où est-elle? Je ne devine sa présence réelle que des dans contrées qu'elle ne partage pas avec moi. Quelle tension que cela, quelle affront. Je lui donne tout et elle prend l'air de la légèreté et de l'insouciance. Ne devrait-elle pas sentir cette redevabilité que je lui excuse très vite car elle n'y peut rien faire. Assurément, elle n'est pas aux confins du délire dangereux qui est mien. En restant à distance, elle préserve ce que j'aime de manière la plus équivoque chez elle. Mais puisque j'adore tout, qu'elle me rejoigne. Je bouge, les bras croisés, caricaturée, les sourcils se rejoignant intérieurement. Venez Marie, approchez ma belle femme avant que notre promenade ne soit gâchée et nos souliers crottés par les intempéries que nous n'aurons pas su éviter. Mais tant que nous serons à proximité l'incident n'aura pas lieu. Je pensais vous protéger des événements extérieurs puisque vous êtes là dans votre plus belle robe, mais qui êtes-vous là, ne vous ai-je pas aimé ces dernières années, quitte à penser en disparaître ne sachant plus que faire de votre absence? Ce néant que vous avez laissé se radoucit quand votre présence se fait sentir. Votre corps chaud près d'un poêle, vos mains près des miennes. Je n'oserais vous approcher tant votre corps m'intrigue à présent. Ne partez-pas! Ces regards ne vous étaient pas préjudiciables, ils vous assuraient au contraire la fermeté de votre petit corps en proie à mon désir surhumain. Je ne vous suivrais pas si vous ne le désirez pas mais par pitié revenez dans la pièce Marie, puisque je vous aime, ne soyez donc pas sotte. Soyons heureuses et insouciantes en ces temps de liberté transgressées. Vous brouillez mes données. Vous nourrissez l'imaginaire. Et à cette heureuse fortune, qu'ajouter de bonheur?

 

Merci pleinement Marie. Et mourir à vos bras pour rendre à la tristesse sa soeur peine. Marie, incarnation christique de ma passion. Ave Maria...vous qui avez tant à m'offrir. Le souhaitez-vous?

Mercredi 24 février 2010 à 13:16

Face à cette incertitude poignante de ne pas vous savoir. M'ignorez-vous ou êtes-vous absente? Ces deux éventualités s'offrent à moi comme plus riches de sens que si vous ne faisiez que passer au ras de mes yeux sans à votre tour me voir. En attendant un ascenseur qui vous fera vous éloigner de ma mécanique, qui vous attend au combien de temps encore, dans un froid glacial. Je ne suis qu'une forme traditionnelle de mélancolie, n'essayant en nul point d'égayer votre vision de mon attente. Puisque j'attends, qu'y faire d'autre? Y mêler des ressentis embrassés dans une chute sans nom qui provoquera un mal physique, une cambrure que le manque de vous ne fera qu'accentuer.

Puisqu'aujourd'hui seuls les puristes théorisent, et qu'au grand nom oublié d'une rhétorique belliqueuse nous avons laissé place à une liberté d'apparences, je vous le demande, où et en quelles mesures laisser place à la mélancolie, au lyrisme amoureux, au dialogue intérieur et à cette parole que je désire vous arracher puisque jamais ne m'offrez ce contentement?

L'attente est ce terme qui résume le parallèle existentiel qui me fait me tromper dans l'orthographe employé. Puisque je veux être cuistre et développer l'exercice du verbiage professoral ancré dans un discours vide de sens, dans une littérature asiate et d'ornements, affranchissez-moi de mes réserves! Je me refuse à tout métrique laissant l'inspiration de la terre guider l'essence du cœur. Le ventre se fait âme créatrice et vous souffre puisque l'ascèse apporte les maux nécessaires.

Détournez un regard abîmé et las que je ne juge jamais, j'en conviens que je ne puis qu'observer tant la fascination qu'il provoque est démesurément débile.

Souffrez petite reine! et apaisez ma peine. Qu'un vase communiquant se forge comme lien implicite et unique entre nos deux êtres que vous reniez à merveille. A rien ne sert de courir;si le goût provoque la démesure humaine, ma passion irraisonnée vous sera incessamment sous peu, brutalement délivrée.

Mercredi 24 février 2010 à 13:15

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Mercredi 24 février 2010 à 13:14

Elle m'interpelle dans mon repos d'enfant et me pousse à devenir adulte. Oscillant sans cesse entre ses effets paralysants, blocages de fortune, et l'envie de l'égaler. S'établit dès lors une émulation à laquelle je veux bien croire pourvu qu'elle soit la main-guide de mes projets à venir. Sa grandeur me paraît simple, accessible et teintée de cette quête d'émotion dont je cherche la source. Les textes sont un support utilitaire dont elle puise l'essence et l'arrange à sa façon. A mon tour, j'extirpe ce qu'elle a à donner pour qu'elle devienne bien vite mon champ de recherche. J'aime à l'étudier avec respect, l'enrobant de pudeur mais désirant davantage, valet soiffard de connaissances. Ces lignes prennent alors la signification que je leur promets, agitées par la concentration qui me fait souvent défaut. Je me refuse, dans l'exercice, à une écriture du moi tant son sujet est matière mystérieuse, gardant le primat essentiel à mon équilibre qu'elle dirige comme bon lui semble.

Elle occupe mon espace dans sa splendide dynamique, me mêlant à des bourrasques qu'elle ne semble pas subir. Et j'oscille à ses vents pour avoir accès à ses mots;

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