Mermiroirdinfini

mer

Lundi 14 juin 2010 à 0:26

Pourquoi ce dédain? Vaut-il la peine que je l'écrive? Vos entreprises sont vaines et vos hauteurs indigestes. La volonté de m'enfuir prendra le relai de l'abandon à la passion qui nous liait et que vous avez alimenté jusqu'à m'en retourner la cervelle, écœurante manœuvre. Vos regards, vos démarches, souillés à présent. L'interpénétration des flux cérébraux et corporels à vos arrivées, à vos départs aussi ne se forme plus désormais que sous forme d'onde glacée. Puisque le mépris est un art auquel je ne m'emploie que par pure vengeance, je m'en délivrerai, bien loin de vos fixités gelées auxquelles je n'appartiens plus.

Apprenez que le silence n'est pas l'unique résidu qu'il me reste de vous mais qu'il vous trahit toute entière. Je vous sais fourbe mais vous excuse encore de vos soudainetés. J'ai chaque jour improvisé à vos humeurs: comprenez que votre agacement actuel est d'un repos sans faille avec lequel ma colère s'accorde pour parfaire un bel équilibre où vous êtes exposée en bête noire. Il ne s'agit plus maintenant que de vos faiblesses, vos failles intransigeantes dont s'accapare votre violence. Vos scintillement n'existent plus sous ce contrôle total de l'image qui vous constitue. Monstre nocturne, retournez à vos froideurs naturelles, boisées, solitaires. Je ne corresponds pas à vos montées de pression, quand vos tempes se resserrent sur votre front fait de pièces assemblées. Vous auriez du me recouvrir de la chaleur de vos conseils, j'aurais été disciple attentif, réceptacle de savoir. Mais votre vice réside en ce que vous me reprochez ouvertement ce que vous faites vous même: vous, être impolie, d'entrer dans votre sphère privée et en même temps d'être trop sage, réservée, retenue par la politesse qui réprime mes passions. Mais cet exercice de contenance était nécessaire à mon désordre, sans quoi vous n'auriez été que sujet de mes heurts, de ma passion sanguine.

Je reste néanmoins glacée de vous de vos absences qui font bleuir l'extrémité de mes doigts. Prisonnière de votre image qui m'apportait chaleur et avenir, sans qu'aucun accord n'ait été prononcé.


 

 

 

 

Que cherchez-vous à fuir, courant ainsi? Je suis éreintée de vos parcours, vos points de mire fatiguent mes yeux attentifs.

 


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